samedi 18 février 2017

L'effet Trump ou la revanche du réalisme politique sur le politiquement correct




            Le 8 novembre 2016, un séisme politique a bouleversé le (dés)ordre politique et moral dans lequel la triade des politiques, des médias et des lobbies était confortablement vautrée depuis trop d'années. Les infaillibles sondages ont été démentis. Le bourrage de crâne des télévisions et des journaux n'a pas fonctionné. Les menaces fulminées par les Hollande, Merkel et consorts - qui ne sont évidemment pas, comme chacun l'imagine, de l'ingérence politique - n'ont fait trembler personne. Les gesticulations tragicomiques du show-business hollywoodien n'ont pas non plus fait pleurer dans les chaumières. Bref, Donald J. Trump, contre toute prévision des météorologues du politicking, a été élu 45e président des États-Unis d'Amérique. La fin d'une époque.

            Cauchemar, séisme, cataclysme, apocalypse, et j'en passe. Que de mots fourre-tout ont été inscrits en capitales d'imprimeries sur les unes des journaux de la pensée unique ! Donald Trump n'a pas eu le temps d'ouvrir la bouche, de prendre un stylo pour signer son premier executive order, qu'il était déjà cloué sur le pilori des criminels contre l'humanité. Les trois mois qui se sont écoulés entre l'élection et l'investiture du nouveau président ont été comme une course aux armements pour les politiciens récalcitrants de « l'ordre (ou du désordre) ancien » et leurs bons amis de la grosse presse et du monde du spectacle. Ils auraient presque pu nous tourner un beau film d'action. Malheureusement ils nous ont sorti un navet, un navet qui raconte l'histoire d'enfants gâtés pourris qui finissent par recevoir une mémorable gifle dans la figure. Et par qui ? Par le peuple, le peuple américain.

            Eh oui, le peuple, ce grand oublié des critiques superbes et déconnectées du réel produites dans les studios poussiéreux du prêt-à-penser. Oui, parlons-en du peuple, puisqu'il paraît qu'en démocratie, c'est le peuple qui a la parole. Nous voyons comment cela fonctionne de notre côté de l'Atlantique lorsque les ténors de la gauche veulent interdire les referendums, sous prétexte qu'ils menacent... la démocratie ! Comme ces clowns ne sont pas à une contradiction prêt, ils n'ont pas peur du ridicule... « Le populisme, voilà l'ennemi ! » vocifèrent-ils des cabinets aux assemblées, des plateaux de télévision aux salles de spectacle. Ils ont oublié toutefois que leur nez rouge et leurs pitreries malsaines ne font plus rire personne !

            Mais revenons de l'autre côté de l'océan. La formidable campagne orchestrée par la triade politico-médiatico-hollywoodienne continue de battre son plein après l'investiture du 20 janvier dernier. Trump a beau être démocratiquement élu et légalement investi, il faut quand même chercher la petite bête car, pour tous ces dinosaures du spectacle en tout genre, Trump n'est pas et ne sera jamais leur président. « Na ! » aurait dit le petit enfant qui boude parce que ses parents ont refusé de lui faire voir un nouvel épisode de son dessin animé préféré. De vrais boudeurs au fond, ces anti-Trump !

            La virulence de ce bourrage de crâne et l'acharnement médiatique contre le 45e président des États-Unis constituent un évènement sans précédent dans l'histoire politique américaine et internationale. La superpuissance des médias américains, dans un pays où les diverses réalités économiques, sociales et culturelles sont disproportionnées par rapport à nos schémas européens, a logiquement contaminé les médias étrangers pour servir la fronde anti-Trump. On sait que ces réseaux médiatiques internationaux restent unis, pour le meilleur et surtout pour le pire, quand il s'agit en particulier de défendre le bifteck du political correctness, le politiquement correct. Il faut dire que cela paie... puisque la machine à sous des subventions fonctionne à plein tube !

En effet, tout le monde ferait mieux de se calmer !

            Le spectre du politiquement correct

            Et là, nous appuyons justement où ça fait mal ! La grande maladie du monde contemporain, le chancre qui tue peu à peu cette civilisation occidentale partagée par l'Europe et l'Amérique, c'est le politiquement correct. Et c'est justement la lutte contre ce cancer généralisé des esprits qui constitue le cheval de bataille du candidat, désormais président, Donald Trump, qui déclarait peu après l'attentat islamiste d'Orlando, en juin 2016 : « I refuse to be politically correct. »[1] Sauf que pour M. Trump, ce n'est pas un mot lâché parmi les autres termes (trop) bien pesés du jargon politicien. Le candidat républicain est revenu à la charge, à de nombreuses reprises, en pointant du doigt cette faille du Système - ce Système en place depuis trop d'années, auquel il veut mettre fin :

« Ils ont mis le politiquement correct au-dessus du sens commun, au-dessus de votre sécurité, et par-dessus toute autre chose. » [2]

            Avez-vous entendu un candidat politique français ayant le culot, et surtout le courage, de dénoncer cette vérole du monde politique ? Pas moi en tout cas... Suite à la victoire du candidat Trump, les médias désabusés, hier en rangs serrés derrière dame Hillary, la seule et l'unique égérie de la liberté, étaient contraints de reconnaître l'échec d'une stratégie qui au fond n'existe pas, sinon dans les cerveaux étriqués de certains concepteurs d'idées, confortablement assis dans leurs fauteuils en skaï, au 60e étage de leur gratte-ciel de Manhattan ; ou encore dans les discours fantaisistes de nos bonshommes politiques français, de droite comme de gauche, discours réchauffés à volonté depuis quarante ans qui finissent par donner des haut-le-cœur aux millions de Français fièrement et courageusement attachés au sens commun. Le 30 novembre dernier, The Guardian faisait l'aveu ainsi formulé : « Le politiquement correct : comment le droit inventa un ennemi fantôme. »[3]

            La victoire de Donald Trump exprime avant tout le ras-le-bol général d'une majorité d'Américains à l'égard du political correctness. Elle exprime une volonté de revenir à des valeurs et des principes solides et tangibles, ces valeurs qui avaient été remplacées par des contre-vérités confortant l'individualisme tout-puissant. Elle exprime un retour au patriotisme - et Dieu sait que les Américains sont patriotes, les Français devraient en prendre de la graine ! - qui avait été tant galvaudé par l'administration Obama. Elle exprime au fond le vrai sens commun, et avant tout le sens du bien commun, common wealth, qui unit les citoyens entre eux : une unité réelle, enracinée dans le socle d'une réalité tangible, fondée, accessible, et non sur des pseudo-idéaux à la fois irréalisables et dogmatisés, autrement dit, pour faire net, des idéologies.

            Trump est l'homme du réel, alors que Clinton incarnait cette idéologie implacable, maintenue en vie par les grosses coupures de la finance internationale. Parlons-en justement... des finances ! Trump était le milliardaire détesté, celui qui incarnait, médiatiquement parlant, le totalitarisme du profit déconnecté de la réalité socio-économique du peuple américain. Mais contrairement à Hillary, qui faisait la quête auprès des lobbies en échange de son allégeance, ou qui offrait généreusement ses conférences pour la modique obole de 225.000 $ (en toutes lettres : deux cent vingt-cinq mille dollars) par prestation, le tout-puissant président de The Trump Organization, a largement financé de ses propres deniers une bonne partie de sa campagne[4].

            Alors d'où vient une fois encore le secret de M. Trump ? Non pas de cette crinière blonde qui fait la fixation des photographes. Non pas de sa charmante épouse, dont on va nous ressortir certaines photos oubliées pour « dénoncer » ce qui d'ordinaire ne choque pas les yeux pudiques des inconditionnels des débauches d'Hollywood. Non pas des succès financiers de son empire dont la Trump Tower de New York est le plus fameux symbole. Ce secret, il le tire de ses convictions mais aussi de ses talents particuliers d'orateur. 


            Car « The Donald », comme on l'appelle, c'est un one man show comme il en existe peu en Amérique et ailleurs. Il est rare en effet qu'un chef d'État se soit lancé auparavant dans la téléréalité, comme l'a fait Trump avec The Apprentice. Et alors ? Serait-ce une tare absolue, choquante pour les oreilles de ceux-là même qui passent leur soirée devant les Loft story, L'Amour est dans le pré, et autres stupidités abrutissantes ? Quoi qu'il en soit, « The Donald » possède un talent oratoire phénoménal, capable de galvaniser les foules, comme on l'a vu durant la campagne, mais non pas pour vendre un produit magique qui ne fonctionne pas, non pas pour vendre du rêve, non pas pour faire de l'effet. Ce talent oratoire, il l'emploie pour offrir aux Américains une nouvelle action politique, une action concrète, avec des projets concrets, pour le bien et la grandeur nationale des États-Unis. Et ce talent consiste d'abord à s'arracher au carcan de la bien-pensance et du respect humain : Trump veut d'abord montrer à tous qu'il est un homme libre et qu'il veut faire de ses concitoyens des hommes vraiment libres. Bref, du politiquement correct, « The Donald » fait table rase !

            Tout son programme se résume en une expression toute simple, imprimée sur les tee-shirts et les casquettes, mais surtout gravée sur le marbre du réalisme politique : Make America Great Again, rendre sa grandeur à l'Amérique. Est-ce que nos bons candidats européens oseraient dire sincèrement qu'ils veulent rendre sa grandeur à la France (depuis la fin de la monarchie, c'est plutôt rare), à l'Allemagne (non ça rappellerait une sombre époque), à l'Angleterre (enfin, il y a déjà un bonus avec le Brexit) ? La mondialisation a détruit l'indépendance politique, économique, culturelle des nations. Le rétablissement nécessaire de cette grandeur des nations ne peut se faire qu'en appliquant concrètement, dans tous les secteurs, le slogan du « Make great again », qui est loin d'être une nouveauté puisque c'était la base d'un certain équilibre international jusqu'en 1945.

À suivre...


[1] The Guardian, 30 novembre 2016. Lien : https://www.theguardian.com/us-news/2016/nov/30/political-correctness-how-the-right-invented-phantom-enemy-donald-trump
[2] Ibid. : « They have put political correctness above common sense, above your safety, and above all else. »
[3] Ibid. : « Political correctness: how the right invented a phantom enemy »
[4] Il n'a commencé à lever de l'argent auprès du parti républicain qu'après la convention de juillet 2016... Voir Les Échos, 7 novembre 2016. Lien : http://www.lesechos.fr/monde/elections-americaines/0211462680045-la-campagne-2016-a-coute-moins-cher-que-les-precedentes-2040738.php

mercredi 15 février 2017

15 février 1952 : 65e anniversaire des funérailles du roi George VI



Voici un très bel article du Figaro publié le 17 février 1952, décrivant les pompes funèbres du roi Georges VI, ce monarque qui a su si courageusement être le defensor civitatis de ses sujets durant les affres de la seconde guerre mondiale. La fraîcheur du langage et la grande culture du journaliste, qu'on peut bien regretter lorsque nous parcourons la presse actuelle, font de cet article un bel exemple d'éloge funèbre digne de ce nom.   

Un Anglais est mort mais l'Angleterre continue

Grand et fidèle serviteur de son pays, le roi George VI aura rendu d'outre-tombe à la Grande-Bretagne le dernier service qu'il pouvait lui rendre. À l'heure où la puissance britannique doit faire face, au-delà des mers, à tant de contestations, les obsèques du 15 février 1952, ont montré au monde que le Commonwealth était encore une solide réalité. Georges VI n'était pas empereur des Indes. Mais l'Inde et le Pakistan étaient là, qui suivaient son cercueil, avec les autres Dominions associés au deuil de l'Angleterre, comme ils l'ont été à la victoire.

Apparition au balcon de Buckingham Palace après le couronnement du roi George VI en 1936

Et le lourd carrosse doré, où, pour la première fois, la jeune reine de 26 ans se montrait à son peuple, drainait dans son sillage tout ce que l'Europe compte encore de têtes couronnées. Sans doute, il y en avait moins qu'aux funérailles de la reine Victoria, parce que le Gotha s'est rétréci depuis le début du siècle; mais il y avait, en revanche, plus de chefs d'État et plus de chapeaux hauts de forme.

Ce souverain d'une poignée d'îles qui suffisent à peine à nourrir leurs habitants s'en est allé vers la crypte de Windsor avec le même faste que ceux de ses devanciers qui ont fait trembler le monde. Dans un brouillard léger traversé d'un rayon de soleil, comme dans les paysages de Claude Lorrain, le protocole britannique vient d'inscrire une étonnante fresque.

J'ai vu se dérouler les obsèques d'une terrasse du Foreign Office, qui donne sur le Mail, à l'endroit où le cortège, obliquant sur sa gauche pour gagner Saint-James Street, faisait face au palais de Buckingham. Le regard embrassait presque dans son ensemble cette procession, dont les quelques habits noirs étaient noyés par la couleur des uniformes, par l'éclat des cuirasses de la garde et des cuivres des fanfares, par l'or des carrosses et par les chamarrures des hérauts d'armes. On eût dit une nouvelle tapisserie de Bayeux.


L'ensemble avançait avec une lenteur calculée, de ce pas de parade qui consiste non pas à marcher, mais à ramener successivement chaque pied au niveau de l'autre et qui permet de progresser dans l'immobilité, comme les pièces d'un échiquier. Dans l'intervalle des musiques militaires, on n'entendait rien d'autre que le frottement des semelles sur l'asphalte. Cela composait une sorte de mélopée funèbre, comme celle que joue le vent dans les cyprès et qui inspira à Chopin sa célèbre Marche.

Drapé dans son étendard blanc semé de lions, le cercueil était placé sur un affût de canon que traînaient à la bretelle cent cinquante canonniers de la marine. Le souverain, qui avait été, de son vivant, le gentleman anglais le plus simple de tout Norfolk, s'en allait, mort, tiré par cent cinquante épaules humaines, comme un monarque assyrien.


Le pays le plus démocratique de la terre et le plus farouchement attaché aux droits de l'individu contemplait avec une ferveur religieuse ce symbole de la monarchie. C'était le moment culminant de la cérémonie et l'on sentait que la foule communiait par la pensée. Et, devant ce peuple si féru de rites, si fort de ses traditions, qui regardait s'éloigner son défunt roi comme s'il eût été le Saint-Sacrement, on comprenait pourquoi l'Angleterre avait rompu avec Rome. Parce qu'elle est, elle aussi, une Église au service d'une autre religion révélée: le Britannisme.

Demain, au lever du soleil, la triple croix de l'Union Jack flottera de nouveau dans le ciel de Londres en l'honneur d'Elizabeth II.

Un Anglais est mort, mais l'Angleterre continue.

Par James de Coquet

lundi 6 février 2017

1317-2017 : 700 ans de la mort de Robert de Clermont, fondateur de la Maison de Bourbon


Les commémorations sont là pour nous faire "faire mémoire" du passé, comme aurait dit ce cher Monsieur de La Palice... Elles sont surtout là pour nous faire aller de l'avant sur le chemin inexorable de l'histoire. Les Français, qui ont immanquablement la mémoire courte depuis 1789 - les scores des échéances électorales du régime actuel en sont la preuve par A+B - ont besoin qu'on leur fasse un petit bain rafraichissant et apaisant de temps en temps ! Voici donc une commémoration qui en vaut la peine... 

6 février 1317 - 6 février 2017

 
Nous fêtons cette année les 700 ans du rappel à Dieu du fondateur de la Maison de Bourbon. Robert de France, sixième fils et dixième enfant de saint Louis et de Marguerite de Provence naquit en 1256. Il reçut en apanage le prestigieux comté de Clermont, dans le Beauvaisis. En 1272, il épousa Béatrice de Bourbon, fille de Jean de Bourgogne, sire de Bourbon, qui lui donna six enfants. Elle lui transmis en héritage le Bourbonnais, vaste territoire situé aux confins du domaine royal et des duchés d'Aquitaine et d'Auvergne, zone stratégique qui deviendra, à partir du XIVe siècle, l'une des plus puissantes principautés françaises. Le Bourbonnais sera érigé au rang de duché-pairie par le roi Charles IV en 1327, en faveur de Louis Ier le Boiteux (1280-1342), fils de Robert.

© Rosalis - Bibliothèque numérique de Toulouse

En 1279, alors que son frère, le roi Philippe III le Hardi, l'adouba chevalier, il reçut, au cours du tournoi qui s'ensuivit, un coup de masse d'arme sur la tête. Robert n'en sortit pas indemne et fut frappé de démence jusqu'à la fin de ses jours. Il avait 23 ans. Il connut toutefois de longues périodes de lucidité.  

À partir de ce jour, celui qui sera après 1285 - mort du roi Philippe III - le dernier survivant des fils du saint roi - seules ses sœurs Blanche (1253-1320), infante de Castille, et Agnès (1260-1325), duchesse de Bourgogne, lui survivront - vivra dans l'ombre. Son neveu Philippe IV le Bel lui confia cependant plusieurs missions, notamment la négociation d'un traité avec l'empereur germanique, Henri VII de Luxembourg.

Sa longévité et son prestige lui attireront le respect de tous. C'est ainsi qu'en 1316, il fut appelé, en sa qualité de fils de saint Louis, à trancher le débat entre les pairs du royaume sur la succession du roi Louis X le Hutin, notamment sur l'octroi du titre de régent au frère cadet du défunt monarque, Philippe de Poitiers. Robert se déclara en faveur de Philippe, au grand dam de Charles de Valois, oncle et principal conseiller de Louis X. Il mourut l'année suivante, le 7 février 1317, à l'âge de 61 ans.

Si la personnalité de Robert de Clermont est restée dans l'ombre, en raison de sa maladie, il nous rappelle, à l'anniversaire de son rappel à Dieu, la fondation d'une nouvelle branche de la dynastie capétienne : la Maison de Bourbon. Son fils Louis Ier, premier duc de Bourbon, inaugura pleinement cette Maison qui ne tomba pas dans l'oubli et grandit en puissance. Cette Maison fournira au royaume de grands serviteurs de l'État, parmi lesquels nous pouvons citer : 

© Theudericus.free.fr

         Le duc Louis II le Bon (1337-1410), membre du conseil de régence pendant la minorité du roi Charles VI, son neveu, et principal artisan de la modernisation du duché de Bourbon, à l'instar de Philippe III le Bon, duc de Bourgogne ;
         Le duc Pierre (1439-1503), gendre de Louis XI, régent du royaume de France aux côtés de son épouse Jeanne de France, de 1483 à 1491, pendant la minorité du roi Charles VIII ;
         Le duc Charles III (1490-1527), connétable de France, et plus riche seigneur d'Europe : il régnait sur le Bourbonnais, l'Auvergne, le Forez, la Marche, etc. Malheureusement, tenté par une ambition sans bornes, il finit par se révolter contre le roi François Ier et rejoignit les rangs impériaux. Ce fut lui qui captura le monarque Valois au siège de Pavie (1525). On connaît sa triste fin : il dirigea le siège de Rome et fut tué d'un coup d'arquebuse avant le pillage de la Ville éternelle. Il avait tout perdu... et surtout l'honneur ! 



          Le vaste héritage du connétable déchu avait été transmis à Louise de Savoie, mère de François Ier, en 1522. Il fut réuni au domaine royal en 1531.

         La branche cadette des Bourbons survécut au déshonneur dans lequel s'était fourvoyé le connétable. Le 2 août 1589, sur son lit de mort, le roi Henri III désigna publiquement comme son successeur, confirmant ainsi le régime successoral de la loi salique, Henri de Bourbon-Vendôme (1553-1610), roi de Navarre depuis la mort de sa mère, Jeanne III d'Albret, en 1572. Il devint Henri IV et inaugura le règne de la Maison de Bourbon sur le royaume de France. C'est ainsi que le lointain descendant de Robert de Clermont - à la 9e génération - consacra pleinement les origines de cette Maison issue du sang de saint Louis !