mercredi 9 septembre 2015

Frontière, jolie frontière...

         La photo a fait le tour du monde. Les journaux et les télévisions ont l'art et la manière de s'en servir, comme des clichés de paparazzis, pour ébranler les consciences et relancer le dictaphone du prêt-à-penser. Et pourtant, ce pauvre enfant syrien retrouvé noyé sur le bord d'une plage turque n'a rien à voir avec la politique internationale. Si ce drame a légitimement ému tous ceux qui ont du cœur, il a été délibérément utilisé par les médias afin de servir la cause de cette grande utopie qui tend à vouloir refaire surface, malgré les protestations de plus en plus marquées des Européens, j'ai nommé le mythe des bienfaits absolus de l'immigration.

        L'immigration, un sujet qui fâche et qui fâchera toujours quant on ose ruer dans les brancards et enfoncer les portes ouvertes. Pourtant, loin de toute polémique, mais seulement dans la ligne du bon sens, il y a un juste milieu entre la xénophobie pure et dure et la folie immigrationniste. Mais comme ce n'est pas demain la veille qu'il y aura un débat consciencieux et paisible sur cette question, mieux vaut remettre déjà les cartes sur les tables et partir des principes pour aboutir à de justes conclusions... A bon entendeur !

Ce panneau sert-il seulement à décorer ?

        L'immigration n'est pas un droit de l'homme


        Le temps du paradis terrestre a bel et bien disparu. Caïn l'avait déjà montré en tuant son propre frère. L'humanité s'est alors multipliée et les peuples se sont répartis sur la terre pour y trouver leur subsistance. Un peuple, une terre. Cet adage, qui semble blesser les oreilles pies de nos philanthropes vieillissants, correspond pourtant à la réalité du peuplement et de l'établissement des sociétés humaines. Il a fallu distinguer les peuples en distinguant les territoires, en établissant des limites entre ces espaces géographiques. Pourquoi ? Pour éviter les contestations, les conflits, les invasions, les guerres. Les frontières ne datent pas d'hier. Si elles ont souvent été contestées et modifiées au cours de l'histoire, sacrifiées sur l'autel des intérêts économiques et stratégiques, il n'en reste pas moins que, dans l'esprit des anciens, auprès de qui les petits esprits de notre temps ont toujours à apprendre, la réalité de la frontière était quelque chose d'irréformable.
        La frontière signifie d'abord une protection. Protéger un territoire et protéger un peuple. Lorsqu'une frontière était menacée, lorsqu'un territoire était envahi, c'était le cœur de chaque habitant qui était touché. Le vrai et authentique patriotisme retentissait alors parce que le bien commun d'un peuple était attaqué.
           Une idéologie récente a modifié le sens profond du mot frontière. Au nom d'une philanthropie lunaire, les défenseurs d'un melting pot pour tous les goûts préconisent inlassablement la destruction de ce qu'ils appellent avec mépris des "barrières de la honte". Pourtant, entre le mur de Berlin et le guichet de douane d'Armentières, il y a une différence assez consistante... Qu'importe, pour ces beaux perroquets du vivre-ensemble, la frontière méprise ce qu'ils considèrent comme un droit de l'homme inaliénable : l'immigration. Tout individu aurait le droit de circuler comme il veut et de s'installer où il veut. Cette conception excessive de la liberté, dont profitèrent, sans pour autant la théoriser, les Barbares des premiers siècles, est la porte ouverte à un bouleversement démographique sans précédent dans l'histoire humaine. Il suffit de comparer les chiffres : vers l'an 400, la population mondiale avoisinait les 200 millions d'habitants, en 2015, elle en compte plus de 7 milliards (la population augmente de près de 400 millions d'individus tous les cinq ans !). On ne peut pas déplacer des milliards de personnes comme on déplace les pions d'un échiquier...
        L'histoire du peuplement est marquée par des migrations. Ces migrations se sont avérées de moins en moins importantes à l'échelle européenne après l'an mil, car le peuplement de notre continent a connu une certaine stabilisation. Les mouvements de population intra-européens devinrent liés à plusieurs facteurs de nature économique ou politique. C'est le cas de la colonisation de territoires : par exemple, le roi Geza II de Hongrie, au XIIème siècle, invita les Saxons à coloniser ce qu'on appellera la Transylvanie. C'est le cas des mouvements de dépeuplement et de repeuplement liés aux guerres (l'Allemagne a connu ce double mouvement au XVIIème siècle, du fait de la Guerre de Trente Ans). C'est le cas surtout de l'émigration économique (et professionnelle), qui a été plus ou moins considérable aux XIXème et XXème siècles. Ce dernier cas profitait cependant des situations relativement positives sur le plan économique et démographique des deux siècles passés. Des pays en plein essor industriel avaient besoin de main d’œuvre étrangère, les travailleurs indigènes n'étant pas assez nombreux (surtout lorsque la faux mortifère des guerres et des épidémies avait fait son travail...). Les pays en mauvaise posture voyaient leur population diminuer, faute d'être capables de mettre en place une politique économique et sociale favorable. Toutefois, cette immigration professionnelle se réalisait dans l'ordre et la bonne entente. Personne, à l'époque, n'aurait osé mépriser les frontières et refuser la légitime intégration culturelle et sociale dans son pays d'accueil, qui devenait sa nouvelle patrie. Ainsi si l'immigration avait ses justifications, elle n'était pas un droit, et personne ne le revendiquait en brandissant ses papiers pour réclamer bruyamment et présomptueusement une carte de séjour...
         

         La tradition de l'accueil ne doit pas nuire aux intérêts des régnicoles


         Ainsi, quoiqu'en pensent nos perroquets philanthropiques, la frontière n'est pas synonyme de rejet. La France a toujours eu une vocation de "terre d'accueil", malgré ses frontières et malgré le souci de défendre les intérêts de ses propres ressortissants. Si la liberté de circulation des personnes ne peut pas être remise en question, la liberté d'immigration n'est pas un droit absolu. Si je vais à Copenhague pour passer une semaine à découvrir les trésors de cette ville scandinave, je n'arrive pas avec tous mes bagages pour m'y installer définitivement en disant : "Je suis chez moi, je fais ce que je veux".
 

       Non, parce que si j'arrive pour m'installer dans un pays, je me mets d'abord à la place des habitants de ce pays. Une adaptation culturelle est absolument nécessaire pour que se produise une juste adaptation des personnes immigrées. S'installer d'une manière définitive en dehors de son pays et de sa culture d'origine ne veut pas dire pour autant renier ses origines chez l'accueilli ni condamner la "diversité culturelle" chez l'accueillant. Cette expression "diversité culturelle" doit, une fois encore, être bien précisée. Elle signifie l'enrichissement des relations sociales par la préservation des traditions culturelles des communautés issues de l'immigration. Elle ne veut pas dire favoriser les cultures provenant de l'immigration au détriment de la culture locale, contrairement à ce que l'on peut voir autour de nous, entre la multiplication des Kebabs et le remplacement "éducatif" de la flûte par les percussions africaines... Le rapport entre l'immigré et le pays d'accueil doit être consensuel. Ce consensus ne peut se réaliser en dehors d'une adaptation équilibrée aux lois et à la culture (langue, habillement, usages de sociabilité, etc.) du pays d'accueil. Ce que le gouvernement danois de M. Lars Rasmussen vient de rappeler tout récemment.

        Le refus d'une juste et légitime adaptation provoque une inévitable situation de conflit culturel, social, et par conséquent politique. L'unité du pays d'accueil est remise en question par une politique migratoire qui ne jure que par les étiquettes de la xénophobie et de l'intolérance. La situation de la France n'illustre hélas que trop clairement cette situation conflictuelle. Les faveurs accordées depuis des décennies au communautarisme a fini par créer de véritables zones de non-droit, où la police n'ose plus s'aventurer, où la loi de l'Etat n'a plus le pouvoir d'être appliquée et où les ressortissants français de culture et d'origine (Français de souche oserai-je dire... attention aux oreilles délicates !) n'ont plus leur mot à dire et vivent constamment dans la peur. Cette réalité est tellement ancrée dans le paysage français qu'aucune solution politique ne semble désormais plus viable pour endiguer le phénomène.
      

        Immigration vs invasion ou pour une écologie du peuplement


        Le problème de la situation gravissime à laquelle l'Europe est confrontée depuis plusieurs mois résulte de décennies d'une inconsciente politique migratoire. La boîte de Pandore a été ouverte le 26 mars 1995 avec la naissance de l'espace Schengen, qui établit, dix ans après les accords du même nom (entre 5 États), la libre-circulation dans toute l'Union européenne. Comment cela ? Tout simplement par la suppression des frontières entre les États membres. Cette suppression n'est pas seulement un gain de temps ("Rien à déclarer ?") et d'argent (qui finalement a supprimé un certain nombre d'emplois). Elle est surtout la fin officielle de l'indépendance et de la souveraineté des États, matérialisées par la frontière. N'importe qui peut désormais circuler d'un pays à l'autre sans montrer son visa ni présenter les raisons de son déplacement. Un avantage pour beaucoup, sans doute, mais qui va en fin de compte nous faire sentir le revers de la médaille.

        Nous avons parlé des migrations intra-européennes. Celles-ci n'ont pas provoqué de crise particulière dans la mesure où il y a un fond commun entre les différents peuples qui composent l'Europe : la civilisation européenne ou plutôt, disons-le franchement, la civilisation chrétienne. Et c'est là où le bât blesse justement ! Nous vivons à une époque où le choc des civilisations n'est plus une vieille lubie de nationalistes ridés ou un scrupule de géographes réactionnaires. C'est une réalité que nous pouvons constater un peu partout dans le monde, et spécialement dans cette poudrière du XXIème siècle qu'est le Moyen Orient. 

         D'où viennent donc ces dizaines de milliers de migrants qui traversent en ce moment le couloir des Balkans ? De Syrie pour la plupart, ou des pays envahis et menacés par le fameux État islamique ou Daesch, qui, tel Attila en son temps, sème la panique dans toute le Moyen Orient. Les populations fuient donc la guerre et les massacres. Elles souhaitent trouver refuge en Europe. Leur condition de "réfugiés" exige une réponse favorable des pays occidentaux qui doivent satisfaire à leurs obligations d'accueil envers ces populations. Tel est le résumé des médias. Mais la réalité est toute autre !

         La réalité est celle des chiffres. Des dizaines de milliers de personnes sont entrées en Europe via la frontière gréco-macédonienne ou serbo-hongroise, ainsi que par les ports méditerranéens d'Italie. Combien de fois n'a-t-on pas évoqué (et surenchéri) sur le drame de ces embarcations de fortune qui ont coulé corps et biens dans la Méditerranée, comme autour du fameux rocher de Lampedusa ? Et après d'entendre les atermoiements des partisans inconditionnels de l'immigrationnisme, qui nous disent que ces terribles noyades sont "la faute de l'égoïsme des pays riches". Pourquoi donc une telle accusation ? Nous ne sommes pas allés chercher ces pauvres gens pour les noyer dans la Méditerranée, que je sache ! La faute est plutôt aux trafiquants qui leur font miroiter monts et merveilles en échanges de leurs économies, avant de les abandonner lâchement aux caprices des mers agitées. Sans parler de ces migrants chrétiens littéralement passés par-dessus bord par des migrants d'autres opinions religieuses... Mais ça, évidemment, on n'en parle pas... Sans commentaire.

       Si l'on doit constater avec tristesse la détresse de ces visages présentés par les médias, il faut pourtant se poser quelques questions intelligentes, pour ne pas sombrer dans l'émotivité ambiante : qui sont ces migrants ? Pourquoi viennent-ils en Europe ? Que peut-on faire pour eux ? Et la question subsidiaire : pourquoi ne pas les aider chez eux ?



        Il n'y a pas que la terrible photo du petit enfant noyé en Turquie qui doit nous faire réfléchir ou du moins arrêter notre réflexion. Quelques petites vidéos prises dans des gares hongroises circulent sur Internet. On y voit clairement une foule de migrants se marchant les uns sur les autres (quel esprit d'équipe !) pour monter dans un train (affrété gratis pro Deo rappelons-le au contribuable...). Plusieurs policiers en uniforme s'avancent vers eux pour leur distribuer gentiment des provisions. Quelle est la réaction des pauvres migrants en question ? Ils bousculent leurs bienfaiteurs du jour et balancent littéralement les packs d'eau et les paquets de biscuits sur la voie de chemin de fer. Esprit de pauvreté, es-tu là ? Quant au train en question, on ne peut même pas imaginer, sans voir les photos, dans quel état il arrivera à sa destination... C'est bien connu, l'Europe est une déchèterie à ciel ouvert !

       Et puis là, cette nouvelle terrifiante ! On apprend que, parmi les hordes pacifiques qui traversent actuellement notre vieux continent, quelques centaines de terroristes se sont glissés pour se répandre un peu partout en Europe. C'était à prévoir, et pourtant notre grand rêveur national de l’Élysée imagine peut-être toujours que c'est seulement à la sortie des avions qu'on pourra cueillir les poseurs de bombe revenus de vacances sportives en Afghanistan... 

        Évidemment tous nos migrants ne sont pas des tueurs ! Mais qui sont par contre les vrais "réfugiés" ? Quand on sait qu'un bon nombre souhaite seulement rejoindre, sans contrainte, leurs parents déjà installés en Europe ; ou que d'autres ont tranquillement attendu en Turquie avant de suivre la foule en mouvement et de sauter dans le train en marche, pour gagner l'antique eldorado. Tout cela pour profiter des avantages économiques et sociaux dont bénéficient les populations immigrées, ce dont la France est experte au détriment de ses propres ressortissants... Semble-t-il que le trou de la Sécu est en voie d'être comblé !

       Résultat, si une partie des migrants sont d'authentiques "réfugiés", et méritent à ce titre l'hospitalité européenne, il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Mais qui peut témoigner en vérité ? Que fait le fameux HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) ? A-t-il vérifié les identités et les raisons d'émigrer ? A-t-il distribué des passeports ? N'est-il pas étonnant d'ailleurs que 72% des migrants soient des hommes ? Les femmes et les enfants ont dû alors rester au pays pour le défendre les armes à la main. Pourtant ne disait-on pas jadis "les femmes et les enfants d'abord !" Autre constat : pourquoi nos migrants veulent-ils à tout prix gagner l'Europe du nord et de l'ouest pour "fuir" le danger ? Les pays balkaniques ne leur conviennent-ils donc pas ? Il paraît que la Macédoine n'a accueilli que 9 demandes d'asile !

       Tout ceci me laisse bien perplexe. N'y a-t-il pas une autre raison qu'un statut parfois étonnant de réfugiés ? Cette immigration massive et soudaine a plutôt les apparences d'une invasion. La violence et la désinvolture que nous constatons de jour en jour, au fil des reportages sur la question, font bien penser en effet à une véritable invasion. Or une invasion voulue ou non, prévue ou non, volontaire ou non, reste objectivement une invasion. La vraie immigration, ce n'est pas cela, car la vraie immigration est un mécanisme de ce que nous pourrions appeler une "écologie du peuplement". Les déplacements incontrôlés et incontrôlables de populations entre des aires civilisationnelles radicalement différentes bouleversent totalement cette écologie, car elles bouleversent le rapport du peuple à la terre.

          La vraie doctrine sociale de l’Église sur la question migratoire


          Qu'est-ce qu'on a pu entendre comme sons de cloches chez les politiques, mais aussi chez les ecclésiastiques ! L’Église, "experte en humanité", comme disait le pape Paul VI, a bien sûr son mot à dire sur cette question cruciale. Malheureusement, nous constatons, depuis plusieurs décennies, une conception un peu gauchisante sur le problème migratoire. En reprenant le concept biblique d'accueil de l'étranger, certains prélats estiment qu'il y a une obligatoire morale pour l'Europe d'ouvrir ses frontières à tous ces migrants qui se pressent à ses portes. Délicate attention vis-à-vis de personnes dans le besoin, cela est indéniable. Mais, malheureusement, un projet qui ne tient pas compte de la réalité des choses. Dans sa doctrine sociale, l'Eglise a toujours enseigné qu'il y avait un ordre dans la charité. On doit d'abord venir en aide à ceux qui nous sont les plus proches : le conjoint, les parents, les enfants. Puis, cette charité doit se diffuser vers l'extérieur à commencer par ceux que nous côtoyons le plus souvent : amis, voisins, compatriotes. Ainsi, si une famille de mon village a perdu sa maison suite à un incendie, j'ai le devoir de les aider, du mieux que je puisse, à condition de pouvoir subvenir aux besoins de ma propre famille. En nous rappelant qu'on ne peut pas venir en aide à tous les malheureux du monde...

         Qui sont les migrants dans cet ordre de la charité ? Il faut le dire d'emblée : les migrants sont loin d'être "nos plus proches voisins". Nous les connaissons par les médias. Il y a cent ans, on aurait complètement ignoré, faute de médiatisation, des mouvements de peuples en Afrique ou en Asie. Si on ne peut pas éteindre définitivement le poste de télévision (quoique cela ne fera pas de mal de temps en temps...), on ne doit pas non plus verser des larmes à chaque fois qu'un malheur passe en boucle sur les chaînes d'information. Il faut d'abord faire preuve de réalisme. Primo, nos pays européens n'ont pas les moyens économiques d'aider tous les migrants de la planète, étant donné la paupérisation croissante de certaines franges de la population occidentale. Secundo, qui dit accueil de familles, dit logements et emplois à fournir : la belle affaire en temps de crise économique majeure ! Tertio, un tel déferlement de population ne peut que susciter un accroissement d'insécurité, comme si on n'en souffrait pas assez... Les migrants ne sont pas tous des "bisounours" qui se jetteront dans les bras de leurs "sauveurs" et leur proclameront hommage et fidélité ! Quarto, un chrétien doit d'abord favoriser ses frères en religion.

        Et c'est là où ça fait mal justement ! Parmi nos migrants, quelle est la proportion de chrétiens ? Si la laïcité à toutes les sauces est prêchée en boucle dans notre Europe chrétienne, un vrai Européen ne peut pas nier que c'est la foi chrétienne qui a construit l'Europe. Le "réfugié" dont nous parlons actuellement est normalement quelqu'un qui fuit le péril de l’État Islamique. Autrement dit, il s'agit d'un réfugié chrétien. Sous prétexte de vouloir accueillir tout le monde, sans distinction, pour ne pas tomber dans le piège de l'intolérance et de la xénophobie (le serpent se mort toujours la queue), on refuse toute idée de "sélection" parmi les migrants. Folie furieuse une fois encore ! La France n'avait-elle pas jadis la vocation de secourir les chrétiens d'Orient ? Que fait-elle aujourd'hui ? Non seulement elle boude toute collaboration avec le seul chef d’État capable de défendre les chrétiens au Proche Orient, mais en plus elle ne veut pas favoriser les chrétiens parmi les réfugiés accueillis ! Heureusement, dans d'autres pays d'Europe, comme la Hongrie, ou la Slovaquie, il y a des chefs politiques intelligents et sensés qui voient l'ampleur du danger auquel ils sont, en première ligne, confrontés.

Toute ressemblance avec des évêques actuels serait tout à fait fortuite...

           Plus pitoyable encore la réaction de certains prélats catholiques et organismes caritatifs étiquetés "catholiques", qui, au langage dégoulinant sur l'accueil de tous sans quotas et sans restrictions, ajoutent la bêtise de croire que tous les migrants sont de bonnes et pauvres gens. Chrétiens ou non, qu'importe : il faut les accueillir comme ils sont ! Même avec une kalachnikov sous le bras, messeigneurs ? La charité chrétienne, rappelons-le, doit d'abord s'exercer à l'intérieur de l’Église, auprès de nos frères dans le baptême, avant de s'exercer à l'extérieur. Et si elle doit s'exercer à l'extérieur, elle doit chercher à toucher les intelligences et les cœurs pour les conduire vers le Christ : c'est cela prêcher "la vérité dans la charité", comme le disait saint Paul. Un grand prélat fustigeait récemment les politiques brandissant "l'épouvantail de l'invasion". Je préfère un clown mitré à un épouvantail armé, mais si le prélat en question ouvrait ses yeux et débouchait ses oreilles, il ne pourrait pas ne pas avouer qu'il s'agit bel et bien d'une invasion ! Ou alors, prouvez-moi, monseigneur, la bonne foi et les intentions purement pacifiques de tous ces gens ! Il est temps franchement de sortir de l'utopie des "bisounours". La charité a bon dos, mais il ne faut peut-être pas pousser le bouchon trop loin !


        Quelle est donc la solution ?


        Toujours la même chose, que les penseurs pragmatiques ne cessent de rabâcher depuis des décennies : il faut aider ces populations chez elles. Ces migrations ont en effet aussi des effets catastrophiques pour les migrants. D'une part, ils sont déracinés, ils vivront toujours avec le mal du pays et un frein permanent à leur intégration dans le pays d'accueil. D'autre part, que deviendra le pays menacé si tout le monde s'en va ? Un désert mais aussi et surtout un poste avancé supplémentaire pour les dangereux ennemis. C'est comme si face à l'avancée d'un ennemi, au lieu de la combattre, nous lui cédions peu à peu toutes nos villes et tous nos biens, en reculant pour soi-disant mieux nous protéger. Quelle grossière erreur de tactique !

        Les pays occidentaux sont bien évidemment responsable de ce chaos démographique, faute d'être intervenus à temps pour faire face à l’État islamique et protéger les populations sur place. Une bonne claque encore une fois ! Paraît-il que M. Bachar el-Assad est pire que l’État islamique. Pourtant, comme par enchantement, on ne parle plus de réclamer sa tête, comme on le fit jadis pour celles de Saddam Hussein et de Khadafi. Et on a vu le résultat, sans qu'aucun mea culpa ne soit prononcé dans la haute sphère de la politique internationale. 

        Face à ce terrible et tragique problème des migrants, il faut réagir intelligemment, et non selon l'émotion du moment, comme le soulignait Mgr Aillet, évêque de Bayonne. Il faut donc accueillir les réfugiés qui le sont vraiment, et d'abord les réfugiés chrétiens, persécutés pour leur foi. C'est un devoir de charité chrétienne : "J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli". Et cette prise de conscience bousculera un peu les Français avachis dans leur petit confort individualiste. Mais après cela, soyons réalistes : l'Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! Il faut en finir avec les belles utopies, n'en déplaise à M. Juncker, grand mamamouchi de la Commission européenne et son aréopage d'inconscients ; n'en déplaise aussi aux prélats flottant sur les nuages de ce monde meilleur qui n'existe que dans leur imagination. Nous n'avons pas les moyens de subvenir à la subsistance de ces pauvres gens. Il faut donc les aider à rentrer dignement chez eux, en leur montrant que l'European dream est quelque chose de bel et bien fini ! Le seul moyen d'aider les migrants, c'est de les aider à construire leur avenir, pour leur famille, dans leur pays. Il n'y a pas d'autre alternative, sinon le suicide européen sera inévitable !